«Il y avait eu un peu de ça, l’appréhension qu’un jour ce ne serait plus possible de sortir, juste quand cela te viendrait comme une envie de pisser un peu plus loin que sur le pas de ta porte ; sans avoir l’obligation qui te ferait passer le besoin, de te l’autoriser. Alors oui il fallait en profiter, arpenter la campagne, dénicher des coins, retrouver l’usage, l’adresse simple de la rencontre. Et l’Autre nous verrait et pour chacun ce serait comme des retrouvailles avec ce oh ! de la surprise qui sait si bien doper le quotidien. à force l’Autre nous chercherait, fouillerait autrement le paysage, saurait à coup sûr ce qu’il lui manque. à force nous serions là, dans le même espace, les uns pour les autres. Il y aura le fol espoir d’être dans la persistance d’une présence.»
.Poudre. propose une écriture poétique en prise avec son temps. Elle s'appuie sur notre première création participative, le Dazimail, journal de l’ère de la distanciation, écrit durant quatre semaines de mars et avril 2020, lors du 1er confinement. Cet écrit traduit les états émotionnels d'un groupe de 26 personnes de différents horizons. Au fil du texte, au-delà des anecdotes, des états poétiques et politiques, transparaît une réalité intime : la conscience de la perte. Perte de l’Autre et d’un espace public de libre circulation.
.Poudre. n’est pas une histoire mais un propos, celui de la rencontre.
Afin de rendre compte de cette nécessité de la rencontre, nous décidons d’une création à la construction lente et têtue, au plus près de son public.
C'est une expérimentation et aussi une gageure d'écrire pour presqu’ une année de présence hebdomadaire à cheminer sur un territoire, au travers de paysages. Création singulière, pour laquelle nous nous autorisons cette présence en continu, parce qu' habitant sur place. Sur la question d’un récit, soumis, là, à la chance, il se fera sans nous, d’autres s’en chargeront.
Bande-son : https://soundcloud.com/user-985823599 la bande-son démarre à 1min04. Musique Ariès Mond.
Durant quatre semaines de mars et avril 2020, lors du 1er confinement, cet écrit traduit les états émotionnels d'un groupe de 26 personnes de différents horizons. Au fil du texte, au-delà des anecdotes, des états poétiques et politiques, transparaît une réalité intime : la conscience de la perte. Perte de l’Autre et d’un espace public de libre circulation.
DAZIMAIL *1*
Collectif d'artistes
22 mars 2020 12:27 (il y a 22 heures)
Chers tous,
nous vous écrivons d'ici, au 6è jour de l'ère de la distanciation, ce moment de la journée, au ciel de midi est aussi rempli d'étoiles, il fait doux, encore; les oiseaux toujours.
Ce qu'il adviendra de ce journal, dépend de nous, de nos mots, de notre nécessité de créer des failles, de nous y glisser autrement, de là où nous sommes avec ce qui nous est commun, la parole, l'écrit.
à nous lire,
Adrien, Clémence et Françoise
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diimanche 29 mars, à 20h11, Collectif d'artistes a écrit :
Bonsoir,
Le ciel s'assombrit. La deuxième semaine de l'ère de la distanciation arrive à sa fin et nous allons commencer la troisième semaine. Ainsi, démarrons le DAZIMAIL *2*
A vous lire,
Clémence, Adrien et Françoise
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DAZIMAIL *3*, Collectif d'artistes, dimanche 5 avril 2020, à 13h56
Bonjour à tous,
La troisième semaine de l'ère de la distanciation arrive à sa fin. Suite à nos derniers échanges, tirons profit de ce temps pour préparer cette nouvelle ère ! Nous proposons de commencer à construire, pourquoi pas : sur le thème de l'école ? Ou : pourquoi sur le thème de l'école ?
Ainsi démarrons le dazimail 3. A nous lire,
en pj les compilations des dazimail 1 et 2. Clémence, Adrien et Françoise
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DAZIMAIL *4*
BREF RETOUR EN ARRIèRE
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Collectif d'artistes , dimanche 12 avril 2020 à 13:56
Bonjour à toutes et tous,
La quatrième semaine de l'ère de la distanciation arrive à sa fin.
Il semblerait que le dazimail 3 se termine sur trois épisodes dont on ne sait pas vraiment s'ils relèvent de la réalité ou de la fiction. Partons vers une création !!!???
Nous vous proposons de suivre cette piste sur le dazimail 4.
A nous lire, Clémence, Françoise et Adrien
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Ainsi on arrête là; on arrête de s’écrire, c’est fini le dazimail ?
- Oui. à un moment il est nécessaire d’aller sur la scène, d’engager le vif du sujet.
- C’est pour bientôt ?
- Oui. Il faut se préparer à entrer en jeu, sortir du public ; affirmer ce que l’on veut vivre.
- Mais on a déjà essayé.
- Oui
et on essaiera encore.
- Comment ?
- De toutes les manières.
- Vous serez où ?
- Là avec toi, on se parlera en direct. On entendra nos voix.
- Comment on se reconnaîtra ?
- Moi je porterai des fleurs, forcément.
- Et moi ?
- Ce que tu veux, ce qui te plaît, ce qui te rend légère.
- J’ai un peu peur.
- De quoi ?
-
- Moi aussi... Tu connais le pas de la pirouette ?
- Oui, enfin, presque; je ne l’ai pas encore essayé à plusieurs.
- On le fera ensemble, sortir du cadre est possible, t’as qu’à voir, même ici;
quand par dessus le mur, tu regardes le manège, imagine l’émotion.
